Chroniques d'un passionné / Subaru BRZ 2022 : Plus raffinée que sa prédécesseure

Subaru BRZ 2022 : Plus raffinée que sa prédécesseure

Les sportives abordables se font malheureusement de plus en plus rares de nos jours. L’électrification des transports et la quasi-extinction des boîtes de vitesses manuelles en sont grandement responsables, mais cela ne semble en revanche pas contrarier Subaru, alors que le constructeur persiste et raffine sa sportive BRZ pour l’année 2022. En fait, on a droit à une toute nouvelle génération qui ne manque pas d’impressionner.

 

Pas seulement un tout nouvel engin sous le capot

La précédente génération de cette BRZ était souvent critiquée pour son manque de cran : l’ancien moteur atmosphérique de 2,0 litres de cylindrée produisait 205 chevaux lorsque couplé avec une transmission manuelle, et le manque de puissance se faisait ressentir lors des accélérations en reprise.

Pour 2022, Subaru loge sous le capot un tout nouvel engin de 2,4 litres de cylindrée, toujours atmosphérique. Ce dernier développe 228 chevaux, et est donc environ 10% plus puissant que l’an dernier ; cette augmentation se traduit essentiellement en une voiture substantiellement plus amusante à conduire, plus rapide et plus raffinée.

Là ne repose en revanche pas l’essence du caractère d’une voiture sportive. La recette gagnante pour une voiture sportive amusante est somme toute simple, mais c’est dans l’exactitude des détails que les choses se gâtent, et il aura fallu près d’une décennie à Subaru et Toyota (avec sa jumelle GR86) avant de perfectionner cette dite recette.

Poids plume, bas centre de gravité et transmission manuelle sont souvent les caractéristiques qui volent les cœurs d’amateurs automobiles, et avec cette BRZ, tous ces ingrédients ont été peaufinés au maximum. Sa rivale principale, celle qui sait le mieux jongler avec les éléments mentionnés plus haut, soit la Mazda MX-5, est le véhicule par excellence du segment, et pour une rare fois, elle a maintenant un adversaire de taille.

Les ingénieurs de Subaru ont tout d’abord légèrement retravaillé le châssis de la BRZ afin de le rendre plus rigide, ce qui permet une meilleure tenue de route lors de la prise de virage. Puis, la suspension a aussi été retravaillée afin d’offrir plus d’adhérence lors de la prise de virage à haute vitesse – sur circuit fermé, par exemple. La transmission manuelle à six rapports est sinon la même qu’auparavant, mais Subaru a tout de même pris le soin de retravailler le pommeau et la grille afin de donner plus de tact à la BRZ.

Puis, moyennant un alliage d’aluminium pour le toit et les ailes avant, le constructeur a su conserver un poids quasi identique à celui de la génération précédente, et ce, malgré l’implantation d’une motorisation de taille substantiellement plus grosse. La BRZ affiche un poids d’environ 1 277 kilogrammes, et sa principale compétitrice, la Mazda Miata, en affiche pour sa part un de 1 091 kilogrammes.

Réellement mieux qu’une Mazda MX-5?

C’est ici que repose l’essentiel de l’étude de la nouvelle BRZ : alors qu’elle n’arrivait auparavant pas à la cheville de la MX-5 en termes de plaisir de conduite, les choses ont-elles changées avec cette nouvelle génération? Ce genre de question offre rarement une réponse blanche ou noire, et ce n’est pas ici que l’exception se trouve.

Le plaisir de conduite se mesure différemment d’une personne à l’autre, mais si le confort, l’insonorisation de la cabine ou encore l’espace de rangement sont des éléments qui entrent dans votre définition de plaisir, alors oui, cette BRZ est plus plaisante à conduire que sa consœur commercialisée par Mazda.

Les quatre sièges de la BRZ font d’elle une excellente candidate par rapport à la MX-5 pour effectuer de plus longues distances, sans même parler du volume de son coffre. Puis, l’insonorisation de l’habitacle est incomparable à celui de la Mazda, en grande partie puisque cette BRZ est équipée d’un toit fixe plutôt que d’un toit rétractable. Sinon, le plus long empattement et la suspension moins rigide participent à mieux absorber les imperfections de la route, faisant de cette BRZ une bagnole plus confortable à conduire sur les routes endommagées du Québec.

À l’inverse, si aucun des critères mentionnés ci-haut ne vous importe et que le plaisir de conduite pur et dur est ce qui vous tient à cœur, alors non, cette BRZ n’est pas encore tout à fait aussi amusante que l’offre chez Mazda. La MX-5 offre un format plus adapté au plaisir de conduite avec sa configuration à deux sièges, un toit rétractable, un poids plume (plus de 400 livres de différence avec la BRZ) ou une transmission dont l’action du levier de vitesse est plus solide sont tous des éléments qui contribuent à rendre unique cette MX-5.

Il s’agit d’ailleurs d’un bon moment pour refléter à ce sujet : les deux bolides sont-ils vraiment nés pour compétitionner? Ou peuvent-ils coexister sans empiéter sur le territoire de l’un ou de l’autre? Le format et le toit rétractable de la MX-5 la positionnent à notre avis carrément dans une classe à part : à moins de commercialiser un bolide qui est conçu avec ces deux caractéristiques en tête, il devient difficile d’offrir une voiture qui peut réellement se comparer à cette MX-5.

Au final, la BRZ est une sportive exceptionnelle comme on en voit rarement aujourd’hui, mais ne vous attendez pas à découvrir le même genre d’expérience qu’à bord d’une MX-5. Même si les deux bagnoles sont issues du même genre, l’une est drastiquement plus pratique alors que l’autre plus plaisante, sans toutefois qu’aucune ne soit déplaisante et incommode.