Chroniques d'un passionné / Mazda MX-30 2022: Un premier jet

Mazda MX-30 2022: Un premier jet

Cette semaine, le Salon de l’Auto de Montréal vous présente un véhicule très attendu par les consommateurs d’un peu partout sur la planète : le tout premier véhicule entièrement électrique chez Mazda. Le MX-30, qui se catégorise comme « VUS compact », se veut ainsi la première offre 100% électrique chez le constructeur japonais. Qui dit « premier » dit souvent défauts, ou imperfections, puisque rares sont les premières esquisses qui s’avèrent parfaites à tous les points de vue. Bien que l’on puisse pardonner bien des choses au nom de la nouveauté, il ne faut tout de même pas s’asseoir sur ses lauriers en se disant que les gens vont comprendre, et par moment, c’est l’impression que nous donne Mazda avec ce premier jet que représente le MX-30.

Qu’est-ce qu’on aime?

Bon, l’introduction de ce texte peut peut-être vous décourager quant aux lignes qui vont suivre, mais n’ayez crainte, puisqu’il y a tout de même bien des choses à aimer chez ce nouveau venu japonais.

On peut tout d’abord se pencher sur le look du véhicule, qui se démarque beaucoup de la compétition. Bien que ce soit un aspect plutôt subjectif du véhicule, nous sommes plutôt d’avis que le style du véhicule est appréciable. Silhouette épurée et raffinée, portes-arrières aux charnières inversées, phares stylisés et homogènes à ceux du reste de l’alignement Mazda; il y a tout de même de quoi se réjouir.

Puis, du côté de l’habitacle, tout aussi difficile d’être déçu. Superbe ergonomie, style épuré, simpliste et élégant, matériaux de très haute qualité – dont la console centrale en partie recouverte de liège! – écran tactile central d’excellente dimension et très fonctionnel; on sent ici aussi que Mazda a déployé beaucoup d’efforts afin de rendre l’expérience à bord agréable et paisible.

L’espace disponible est quant à lui impressionnant considérant le format du véhicule, mais ne vous attendez pas à bien vous en sortir avec une famille de plus de 2 (même 1) enfants. Il s’agit après tout d’un VUS compact qui comporte 2 portes de demi-taille…

Sinon, d’un point de vue dynamique, bien que les performances ne soient pas tout à fait au rendez-vous, la tenue de route, elle, impressionne beaucoup. On se sent en confiance derrière le volant, même à plus haute vitesse lors de la prise de virage. Puis, malgré les froides températures et les pneus d’hiver qui chaussaient notre véhicule lors de la période d’essai, les performances du véhicule ont su rester constantes et franches.

L’éléphant dans la pièce

Comme toute voiture électrique, l’élément central se veut la batterie, ou plutôt l’autonomie de celle-ci. Ainsi, lorsqu’on parle de premier jet, c’est surtout à cette batterie et cette autonomie que l’on fait référence.

Tout d’abord, c’est une batterie de 35,5 kWh qui produit 143 chevaux qui se loge sous le capot – la batterie est implémentée de cette manière, à l’opposée d’être logée sous le plancher, comme on le voit dans plusieurs véhicules électriques, puisque Mazda prévoit offrir le MX-30 en version hybride rechargeable. Cette batterie permet ainsi une autonomie maximale de 161 kilomètres, et ce, en conditions optimales. On entend d’ailleurs par « conditions optimales » une température supérieure à 15 degrés et inférieure à 25 degrés Celsius, en plus d’un comportement de conduite idéal d’un point de vue accélération et freinage régénératif.

Bon, 161 kilomètres, c’est Montréal-Saint Sauveur aller-retour, donc inutile de planifier un après-midi aux glissades d’eau si vous ne voulez pas charger en chemin. Maintenant, envie de skier…? On voit rapidement le genre de planification qu’on se doit de faire si on se déplace le moindrement à l’extérieur des limites urbaines. D’ailleurs, on le remarque encore plus lorsque les dites conditions ne sont pas optimales, tel que nous l’avons expérimenté durant notre semaine d’essai.

Avec une température extérieure d’environ -5 degrés Celsius, en plein mois de janvier, l’autonomie maximale disponible sur notre MX-30 d’essai affichait 121 kilomètres. Par contre, tout comme une voiture à essence conventionnelle, la consommation d’énergie (le débit auquel on perd de la batterie), change en fonction des conditions d’utilisations. Dans le cas d’un véhicule électrique, la température y joue pour beaucoup.

Ainsi, la réelle autonomie disponible était d’environ 100 kilomètres. Vous demeurez à Laval et avez envie de faire les boutiques sur la rue Sainte-Catherine au centre-ville de Montréal? C’est un pensez-y-bien, puisque le trajet total peut facilement avoisiner les 75 kilomètres. D’ailleurs, si vous prévoyez charger en chemin, assurez-vous de trouver une borne de chargement qui offre au minimum un débit de 50kW – selon les dires de Mazda, recharger le MX-30 de 10% à 80% de batterie sur ce type de chargeur ne prend que 40 minutes. Là encore, en conditions optimales.

Vers la bonne voie?

Comme toujours, ce qui importe, c’est de continuer à avancer (dans tous les sens du terme). Cette nouvelle offre de Mazda saura très probablement convaincre plus d’un acheteur dans sa forme hybride rechargeable, qui offrira au final le meilleur des deux mondes.

Puis, comme mentionné plus tôt, il faut bien débuter quelque part. Mazda a maintenant le pied dans la porte du transport électrifié, et le MX-30 en est la preuve. Les années qui suivront nous offriront sans aucun doute des produits beaucoup plus intéressants chez Mazda, et ce, sous tous les flancs : le MX-30 s’assure ainsi de paver le chemin aux générations futures.

Pour l’instant, par contre, il est difficile de justifier une aussi basse autonomie et un produit qui semble aussi incomplet, surtout considérant le prix de vente de 44,215$ avant incitatifs gouvernementaux qui est demandé. Des offres beaucoup plus intéressantes et à prix égal, voire inférieur, sont présentes chez des manufacturiers comme Chevrolet, Hyundai, Kia, et même Polestar.