Chroniques d'un passionné / Kia Stinger 2022: À ne pas négliger!

Kia Stinger 2022: À ne pas négliger!

On commence à s’y faire, les constructeurs sud-coréens savent comment s’y prendre, et ce, même (voire surtout) avec un budget plus restreint que la compétition. Dans la plupart des cas, il est même difficile de voir où les choses ont été bâclées, puisqu’on se doute que certains coins ont dû être coupés plus ronds afin de pouvoir en offrir autant à un si petit prix. C’est d’ailleurs souvent d’un point de vue dynamique que les choses se gâtent, alors que le groupe motopropulseur ou bien la tenue de route laissent à désirer. Qu’arrive-t-il ainsi lorsque ces mêmes constructeurs mettent la main à la pâte afin de créer un produit qui répond justement à ces critiques? La Kia Stinger, voilà ce qui arrive!

Look et performances au rendez-vous

Difficile de ne pas aimer le look de la Stinger : lignes raffinées et épurées, tuyaux d’échappement à quatre sorties, phares modernes et stylés, habitacle somptueux et ergonome, vraiment tout y est d’un point de vue design. Qui plus est, le « rouge californien » de notre modèle d’essai rayonne de plein feu sous les rayons du soleil.

Le hayon de la Stinger amplifie non seulement sa versatilité et sa praticité, mais il ajoute d’autant plus de piquant au design général de la sportive de Kia. La ligne du toit se veut plus longue et moins abrupte, donnant ainsi un look plus élégant et épuré. Personnellement, les « liftbacks » de ce monde sont un coup de cœur personnel: Audi A7/A5, Mercedes CLS, Porsche Panamera, Volkswagen Arteon ou encore Tesla Model S de ce monde sont tous des icônes du design automobile et maintenant, Kia entre dans la bande.

Le superbe design de la Stinger ne dévoile cependant qu’un seul côté de l’histoire, puisque le groupe motopropulseur et les autres composantes mécaniques de la berline porte-étendard de Kia en mettent tout autant plein la vue. C’est donc un engin de 6 cylindres muni de deux turbocompresseurs qui développe 365 chevaux qui se charge de faire valser cette Coréenne « exotique ».

Le tout est jumelé à une transmission automatique à double embrayage de 8 rapports ainsi qu’à un système de rouage intégral. Résultat? Un temps d’à peine 4.6 secondes est nécessaire afin d’atteindre les 100 km/h en partant d’un arrêt complet. On compte aussi de très franches accélérations en reprises, alors que le comportement de la transmission est juste et précis, même s’il peut être capricieux à plus basse vitesse.

Sinon, rares sont les bolides qui savent aussi bien danser sur deux pieds : en mode confort, on jurerait être à bord d’une berline qui ne livre pas plus d’émotions que celles du début de l’an 2000, alors qu’aussitôt le mode sport enclenché, on se croirait au volant d’un bolide tout droit de sortie de la Bavière. Changements de rapports rapides comme l’éclair, vrombissement du moteur et des tuyaux d’échappement, sonorité surprenante des turbocompresseurs, direction précise, nerveuse et qui aspire confiance, suspension juste assez rigide pour offrir un maximum d’adhérence; vraiment tout y est. Qui plus est, on peut expérimenter tout cela tout en ayant un coffre encore plus grand (660 litres de volume) que celui que l’on retrouve dans un Subaru Crosstrek (566 litres)!

Pas grand fleurs de tapis dans lesquelles s’enfarger!

Il est assez difficile de trouver des pépins avec notre Stinger; certains diront que les composantes mécaniques ne sont pas de même grade que celles que l’on retrouve chez les Allemands, ce qui n’est pas faux, alors que d’autres diront que l’habitacle manque de matériaux haut de gamme ou autres, ce qui n’est d’autant plus pas faux. Une chose est cependant négligée ici : le prix de vente.

Pour notre modèle d’essai, qui se veut le plus équipé (mise à part de l’édition spéciale « Scorpion ») de la gamme, c’est un prix de vente de 55,560$ après options qui s’affiche. Certainement pas à la portée de tous, mais du bonbon en comparaison à ce qui est offert chez les Allemands. À titre d’exemple, une Audi A5 à hayon équipée similairement (d’un point de vue techno), il faudrait déboursé 60,550$ avant options. Si on désire obtenir autant de performances et de dynamisme? Il faut alors se tourner vers la Audi S5 à hayon, dont le prix de base débute à 66,150$.

On comprend ainsi que tout est relatif, puisque le but visé avec cette Stinger, et tous les autres produits de l’alliance Hyundai-Kia, finalement, c’est d’offrir le meilleur rapport qualité/prix. Difficile de conserver un rapport optimal si on offre autant de robustesse mécanique que ce qu’offrent les Allemands.

Donc oui, il est vrai que les berlines allemandes comme la Audi A5/S5 ou BMW Série 4 Gran Coupe en offrent peut-être plus d’un point de vue dynamique et mécanique, mais de là à dépenser 20% de plus que le prix d’une Stinger afin d’y arriver? Pas certain que c’est nécessaire.

Valoir son pesant d’or

Écran tactile de 10.1 pouces, affichage tête haute, système de conduite semi-autonome, régulateur de vitesse intelligent, sièges chauffés et ventilés ou encore volant chauffant; on voit finalement difficilement ce qu’il peut bien manquer à ce véhicule, en plus bien sûr de toutes les prouesses dynamiques mentionnées plus haut. Dans cette échelle de prix, il sera difficile pour quelconque manufacturier de cocher autant d’items sur le to-do-list; tellement que les seules options seront peut-être de rester de ce côté de la planète. Genesis, marque sud-coréenne cousine de l’alliance Hyundai-Kia, offre sa propre version de la Stinger, avec la G70, puis Hyundai offre à son tour d’intéressantes alternatives.

Chose certaine, assurez-vous de faire l’essai de ces modèles avant de passer à l’achat; vous découvrirez une gamme de voitures qui visent aussi haut que les géants comme BMW, Mercedes-Benz ou Audi, mais dont la philosophie principale demeure d’en offrir le plus possible au moindre coût.