Chroniques d'un passionné / Hyundai Santa Cruz 2022 – Une nouvelle ère pour les camionnettes

Hyundai Santa Cruz 2022 – Une nouvelle ère pour les camionnettes

Bon, il va de soi que l’électrification des transports occupe une place assez importante dans l’industrie automobile, mais une tout autre révolution à plus petite échelle prend place au même moment : celle de l’arrivée des camionnettes compactes. Eh oui, on compte désormais des camionnettes pleine grandeur, intermédiaires et compactes, et le Salon de l’Auto de Montréal mettait à l’essai cette semaine un tout nouveau joueur très important : le Hyundai Santa Cruz.

Quossé ça?

Les camionnettes pleine grandeur et intermédiaires empruntent nos routes depuis déjà plusieurs décennies, alors que la camionnette compacte s’est faite beaucoup plus rare au courant de l’histoire automobile. On se rappelle par exemple du Subaru Outback Baja 2003, cette version du Outback qui était munie d’une boîte de 3,4 pieds de longueur, ou encore du Honda Ridgeline de première génération (2006). Par contre, jamais a-t-on vu un manufacturier introduire un véhicule qui compétitionnait directement avec ce Subaru; jusqu’à aujourd’hui. Le marché canadien se voit donc offrir deux camionnettes compactes simultanément : le Hyundai Santa Cruz ainsi que le Ford Maverick.

Si l’allure de ce nouveau bolide vous donne une impression de déjà-vu sous certains angles, c’est effectivement puisque son look (et plus encore) est directement emprunté d’un véhicule déjà commercialisé par le constructeur. Le Santa Cruz partage la même plateforme et le même habitacle que le Hyundai Tucson, alors que son groupe motopropulseur est lui aussi emprunté au VUS compact Tuscon.

La plus dynamique des camionnettes

L’engin qui se charge de faire déplacer le Santa Cruz est un moteur à 4 cylindres turbocompressé qui développe 191 chevaux et 181 livres-pieds de couple. Il s’agit d’ailleurs d’une motorisation directement empruntée au Hyundai Tuscon que l’on retrouve aussi dans plusieurs autres modèles de l’alliance Kia-Hyundai. Le tout est jumelé à une transmission automatique à 8 rapports, et contrairement à nos voisins du sud, la puissance est acheminée aux quatre roues de façon standard pour tous les modèles canadiens.

Le mariage motorisation-transmission n’est de toute évidence pas orienté vers une expérience conduite de type camionnette, et c’est tant mieux. Après tout, cette camionnette ne vise pas à attirer une clientèle qui se retrouve déjà derrière le volant d’une autre camionnette, mais plutôt de faire pivoter des consommateurs qui sont présentement au volant d’un VUS ou d’un multisegment compact.

Résultat? Le Hyundai Santa Cruz est la camionnette la plus dynamique d’un point de vue conduite présentement offerte sur le marché. Certes, on retrouve des exceptions à la règle comme le Ford F-150 Raptor ou encore le RAM TRX, mais règle générale, c’est ici que le fun se passe. Ce n’est après tout pas très surprenant, puisque cette camionnette se veut en quelque sorte une impostrice, considérant ses racines de Hyundai Tuscon.

De la polyvalence au pouce carré

Bien que la conduite soit l’une des plus dynamiques dans le segment, le réel tour de passe-passe de cette camionnette compact se veut sa polyvalence.

On soulève tout d’abord son rouage intégral « htrac », qui, jumelé au reste du groupe motopropulseur, permet notamment au Santa Cruz de remorquer jusqu’à 5 000 livres. Puis, l’éléphant dans la pièce, c’est la caisse de 4,3 pieds. Cette boîte est recouverte de série d’un couvre-tonneau coulissant et verrouillable, d’un éclairage LED et d’un espace de rangement étanche et lui aussi verrouillable. Des marchepieds sont aussi intégrés au pare-chocs arrière, ce qui offre d’autant plus d’accessibilité à la boîte du véhicule.

Puis, les nombreux modes de conduite offrent la possibilité au conducteur d’adapter sa conduite à toutes les conditions de la route. Bien que certains d’entre eux ne semblent que très peu influencer le dynamisme du véhicule, d’autres effectuent de toute évidence un gros boulot. Les modes Sable, Boue et Sport sont particulièrement efficaces dans leur travail respectif.

Habitacle et verdict final

Dernièrement, l’habitacle de cette nouvelle camionnette est pratiquement identique à celui du Hyundai Tuscon. Il est dominé par un écran d’affichage central de 10,25 pouces, puis le panneau d’instrumentation est lui aussi digital et très impressionnant. À l’inverse, par contre, les commandes tactiles pour la climatisation sont véritablement cauchemardesques dans leur utilisation, même si le reste de l’habitacle se veut somme toute ergonome.

La version de base « Preffered » se veut d’ailleurs probablement une meilleure option par rapport à sa contrepartie plus dispendieuse « Ultimate », soit la version à l’essai. Elle offre la plupart des accessoires et gadgets que la version Ultimate offre, mais commande un prix de 40 655$ plutôt que le 46 655$ que l’on demande pour notre véhicule d’essai.

Cette version de base dispose de la même polyvalence, des mêmes caractéristiques mécaniques et d’un habitacle plus fonctionnel qui incorpore entre autres des commandes de climatisations à roulettes ainsi que des sièges en tissus qui, bien que moins chics, peuvent mieux s’agencer au style de vie plus aventurier de la clientèle visée par Hyundai.

Dans tous les cas, le Ford Maverick a de quoi s’inquiéter, parce que le produit commercialisé par Hyundai met définitivement la barre haute. Ce dont il ne faut pas s’attendre de ce Santa Cruz, par contre, c’est qu’il se comporte comme une camionnette typique. Rappelons-nous qu’il s’agit d’un VUS camouflé en camionnette compacte, pour le mieux et pour le pire.