Chroniques d'un passionné / Hyundai Kona N vs Kona Electric : difficile de couronner un vainqueur

Hyundai Kona N vs Kona Electric : difficile de couronner un vainqueur

L’arrivée des véhicules électriques dans l’industrie automobile, qui remonte à près d’une décennie, a redéfini le concept de la performance. Sonorité, rapidité de la transmission ou encore efficacité du moteur sont tous des éléments qui n’entrent pas en compte dans l’évaluation de la performance d’une voiture électrique, contrairement à une voiture à essence. Qu’arrive-t-il ainsi lorsqu’on met nez à nez la version de performance et la version électrique du Kona, soit la Kona Electric et le Kona N ?

Qui devrait l’emporter, sur papier ?

Ce ne sont en revanche pas tous les véhicules électriques qui possèdent un caractère sportif, et c’est le cas de notre Kona Electric en essai. Son moteur produit une puissance de 201 chevaux et un couple de 291 livres-pieds de couple. Une batterie de 64 kilowattheures se trouve sous le plancher, et la puissance du moteur est acheminée uniquement aux roues avant.

La donnée qui surprend le plus est sans aucun doute le couple, alors qu’il est accessible en entièreté indépendamment de la vitesse de rotation du moteur. En mots plus concis, la pleine capacité d’accélération est accessible indépendamment de la vitesse à laquelle on circule, et c’est précisément ce phénomène qui donne l’impression que la voiture possède de bonnes performances.

La puissance et le couple qui sont uniquement acheminés aux roues avant font ainsi en sorte que les pneus de la Kona Electric ont beaucoup de difficulté à adhérer à la chaussée, et les accélérations au départ sont par conséquent fortement affectées par cela. En reprises par contre, l’histoire est beaucoup mieux, bien que l’absence d’un différentiel à glissement limité fasse osciller la voiture de droite à gauche lors de fortes accélérations.

Du côté de la version de performance à essence, soit le Kona N, on retrouve un engin de quatre cylindres de 2,0 litres de cylindrée qui produit 286 chevaux et 289 livres-pieds de couple. Ces données permettent au bolide de parcourir les 0-100 km/h en un temps d’à peine 5,3 secondes soit 1,2 seconde de moins que sa contrepartie électrique.

L’ajout d’un différentiel à glissement limité au train avant permet de beaucoup mieux gérer l’acheminement de la puissance aux roues avant. D’ailleurs, c’est une transmission automatique à huit rapports qui se charge de livrer la puissance du moteur. Le groupe motopropulseur, bien que moins doux et fluide que sa contrepartie électrique, est parfaitement adapté à la sportivité et procure énormément de plaisir.

D’un point de vue conduite, il est évident que la Kona N l’emporte, avec sa suspension (trop) rigide qui plante la voiture au sol, sa motorisation et sa transmission très efficace, en plus de son système d’échappement qui émet une sonorité carrément jouissante.

Pour les gens qui ne partagent pas la même définition de plaisir qu’un adolescent de 16 ans, la Kona Electric procure en revanche amplement de plaisir pour le commun des mortels. Son comportement routier est doux, silencieux et agréable, et lorsqu’on décide d’appuyer davantage sur le champignon, la puissance et le couple se charge de rabattre avec une certaine férocité notre dos au siège.

Et l’habitacle, lui?

Ici, la question ne se pose même pas : l’habitacle de la Kona Electric est définitivement un meilleur endroit où passer son temps que celui du Kona N. Les sièges du Kona N sont d’une fermeté ridicule, sans parler de la suspension qui ne pardonne pas, et ce, même en mode confort : les nids de poule répandus à la quasi-totalité du territoire québécois nous hantent carrément.

Qui plus est, les sacrifices qui ont été faits au nom de la légèreté chez la Kona N font en sorte que l’insonorisation de l’habitacle est piètre, et qu’on entend du coup tous les roches ou petits débris qui se cognent aux ailes de la voiture.

Ce ne sont évidemment pas des caprices qui se retrouvent dans la Kona Electric, mais en revanche, la qualité des matériaux qui se retrouve dans ce dernier est largement inférieure à celle des matériaux de l’habitacle du Kona N. D’un point de vue techno, notre modèle d’essai était largement mieux équipé que la version électrique comparée, mais il est possible d’équiper ce manière similaire les deux bolides.

L’espace de rangement et l’ergonomie de l’habitacle sont eux aussi identiques d’un véhicule à l’autre.

Alors, Kona Electric ou Kona N?

D’un point de vue performances, la réponse est simple : le Kona N l’emporte sur tous les fronts. Il est plus rapide, plus puissant, plus amusant et plus performant. Notre essai s’est en revanche déroulé que sur une période d’une semaine, et à plus long terme, la réponse devient moins claire.

La Kona Electric est plus douce, silencieuse et abordable, en plus de bénéficier d’une économie instantanée sur le carburant. Les accélérations qu’elle procure sont largement suffisantes, et bien qu’elle soit moins agile dans les virages, elle demeure amusante à conduire grâce à son court empattement et son bas centre de gravité.

Les prix des modèles à l’essai (électrique et N) sont respectivement de 46 549$ (avant incitatifs gouvernementaux de 12 000$) et 42 954$. Cela dit, si les incitatifs des gouvernements n’étaient pas de la partie, mon choix s’arrêterait définitivement sur la version N du Kona, mais je ne peux ici que recommander davantage la version électrique.