Chroniques d'un passionné / Hyundai Elantra N 2022 : La « Hot Hatch » par exellence?

Hyundai Elantra N 2022 : La « Hot Hatch » par exellence?

Le département N de Hyundai n’y va pas de main morte depuis quelques années : la Veloster N en a mis plein la vue lors de son lancement en 2020, et le constructeur renchéri avec l’arrivée de nouveaux modèles appartenant à la déclinaison N. C’est donc au tour de l’Elantra de subir ce traitement N, et aussitôt que l’on prend place derrière le volant, on sait qu’on a affaire à quelque chose de sérieux.

Loin d’être l’Elantra telle qu’on la connait

Avant même de prendre place à bord de l’Elantra N, il suffit de jeter un coup d’œil à son apparence pour comprendre qu’on n’a pas à faire à une Elantra au sens traditionnel du terme. Ses jantes surdimensionnées, son aileron arrière, ses parechocs agressifs ou encore son tuyau d’échappement sont tous des indices qui laissent sous-entendre que cette Elantra N sort de l’ordinaire. Dans les faits, cependant, est-ce que toutes ces caractéristiques ne font qu’acte de présence? Ou est-ce que cette Elantra offre effectivement une conduite aussi piquante qu’elle laisse paraitre?

On retrouve tout d’abord sous le capot un engin turbocompressé de quatre cylindres. Ce dernier développe 276 chevaux et 264 livres-pieds de couple, et il peut être jumelé à une transmission automatique à double embrayage à huit rapports, ou bien une transmission manuelle à six rapports (comme notre version à l’essai). La puissance est envoyée aux roues avant uniquement, et un différentiel à glissement limité est de la partie afin d’empêcher le pneu avant intérieur de trop de rotations lors de la prise de virage à plus haute vitesse.

Puis, à ce groupe motopropulseur est jumelé un tuyau d’échappement carrément ludique. Ce dernier crée tout un vacarme, et ce, même à très basse vitesse. Lorsque son mode le plus bruyant est activé, on sursaute à des vitesses qui dépassent à peine les 30 km/h. Puis, une suspension qui porte très dur est naturellement de mise, alors qu’on retrouve même une cage de rigidité affixée entre le coffre et la banquette arrière.

Les changements apportés à cette Elantra N sont donc beaucoup plus qu’esthétiques, et ces derniers se font plus que ressentir d’un point de vue conduite.

Les accélérations sont tout d’abord très impressionnantes, mais afin d’obtenir des performances à la hauteur de ce que peut offrir cette Elantra N, on doit s’assurer que le véhicule soit bien chaussé et que les pneus soient d’une certaine température. Dans les faits, la puissance émise par le moteur est trop grande pour être bien accueillie par les pneus avant. Résultat? Les roues ne cessent de patiner lorsqu’on appuie trop sur la pédale d’accélérateur. Si bien que lorsqu’on tâche une manœuvre de « départ-canon », l’accélération de 0 à 100 km/h est moins efficace avec cette manœuvre que sans cette dernière.

Le plaisir de conduite (et même les performances) ne repose en revanche pas uniquement sur les accélérations de la voiture. La tenue de route, le freinage ou encore la direction sont tous des éléments essentiels, et l’Elantra N ne déçoit pas à ce niveau. Elle inspire tout d’abord une grande confiance lors de la prise de virage à haute vitesse, alors que la direction et la suspension effectuent un excellent travail même dans des conditions moins optimales comme les routes publiques. Sur une piste, selon plusieurs, l’expérience est d’autant plus appréciable.

Pas un look qui fait l’unanimité

Les caractéristiques esthétiques mentionnées plus haut comme l’aileron arrière, les jantes surdimensionnées ou encore les parechocs plus agressifs sont tous des éléments qui ne font certainement pas l’unanimité auprès du public. Pour certains ces accessoires représentent les traits de caractère d’une voiture haute en performances, alors que pour d’autres, ce ne sont que des bébelles que l’on retrouve sur « un char d’ados ». Difficile de prendre position pour un sujet qui relate autant de la subjectivité, mais d’un point de vue personnel, il est vrai que trop de bébelles, c’est comme pas assez…

En revanche, un aspect du véhicule qui est plus difficilement critiquable, c’est son habitacle. Des sièges de type « bucket » fortement inspirés de sièges de course sont présents, un volant multifonctionnel est de mise et un joli et très ergonome levier de vitesse est présent. Puis, on interagit par l’entremise d’un écran d’affichage tactile de 10.25 pouces avec un système multimédia très intuitif (quoique pas très plaisant d’un point de vue design), et ce dernier offre aussi les fonctionnalités Apple Car Play et Android Auto.

Puis, la qualité des matériaux est somme toute notable. Les sièges sont garnis de cuir et de suède, tout comme le volant et le pommeau de levier de vitesses, alors qu’une abondance de technologies plus impressionnantes les unes que les autres est aussi de mise. La plus notable d’entre elle est sans l’ombre d’un doute la fonctionnalité de personnalisation du mode de conduite. Le conducteur peut carrément régler la fermeté de la suspension, la précision de la direction, la sonorité du moteur et de l’échappement ou encore l’activation du « rev match ».

Meilleure que ses consœurs?

Avec un prix de départ de 40 003$, la Hyundai Elantra N est l’une des voitures les plus abordables de son segment. À titre indicatif, les Volkswagen Golf GTI, Honda Civic Si ou encore la Volkswagen Jetta GLI ont tous des prix de vente plus onéreux, ou bien des performances moins impressionnantes (parfois même les deux).

La Hyundai Elantra N est plus amusante, plus performante et plus dynamique que la plupart de ses compétitrices. Certes, elle est moins confortable et moins pratique que certaines, mais ce n’est rien que son système d’échappement loufoque ne peut vous faire oublier.