Chroniques d'un passionné / GMC Terrain Denali 2023 : La simplicité volontaire

GMC Terrain Denali 2023 : La simplicité volontaire

Le GMC Terrain rame à contre-courant depuis bien longtemps : en 2021, on comptait 7 235 exemplaires vendus au Canada, contre 50 938 pour le Honda CR-V et 61 934 pour le Toyota RAV-4. Deux ans plus tard, la situation n’est pas bien bien plus rose. Qu’explique donc ce si grand écart, et est-il réellement justifié, ou est-ce que des dizaines de milliers de personnes par année ratent une occasion en or en balayant du revers de la main le GMC Terrain?

Derrière le volant

On retrouve tout d’abord un seul choix d’engin sous le capot, indifféremment de la version choisie (SLE, SLT, AT4 ou Denali), soit un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 1,5 litre de cylindrée qui produit 175 chevaux et 203 livres-pieds de couple. Ce dernier est économique, amplement puissant pour les besoins de tous, doux et silencieux, et son bon comportement est en grande partie attribuable à la transmission automatique à 9 rapports qui est jumelée à ce dernier.

Ce qui brille par son absence, par contre, c’est le manque de toute forme d’hybridation, alors que les deux compétiteurs principaux de ce GMC Terrain, soit le Honda CRV et le Toyota RAV-4 offrent tous les deux des versions hybride ou hybride branchable depuis de très nombreuses années. On peut facilement fermer les yeux sur ce genre d’omission pour un véhicule comme le GMC Yukon, mais pour le GMC Terrain, il s’agit d’un gros handicap par rapport à la compétition.

Après tout, les consommateurs qui se procurent un VUS compact, ce sont les membres de la classe moyenne, soit la classe sociale qui comporte le plus grand nombre de personnes au pays… Et qui sont les membres de la société qui se battent de plus belle pour un futur vert? Vous l’aurez deviné; les gens de la classe moyenne.

Cela dit, il n’y a pas de problème en soi avec la mécanique du GMC Terrain. Le mariage moteur-transmission est fluide et efficace, la consommation de carburant (9,2L/100km) est somme toute bonne pour un bolide 4×4, la direction est invitante et la suspension confortable. Qui plus est, l’absence de système hybride offre une simplicité mécanique comme on en voit de moins en moins dans ce segment, réduisant ainsi les ennuis potentiels futurs et les coûts d’entretiens faramineux.

Notre version à l’essai, soit Denali, est la plus onéreuse des quatre mentionnées plus haut, avec un prix de départ de 45 447$. La version la plus équipée du Honda CRV commande un prix de 51 890$, alors que la plus équipée du Toyota RAV-4 coûte 57 734$ (avant incitatifs de 5 000$); on comprend donc que c’est ici que réside l’avantage compétitif du GMC Terrain, puisque son prix est nettement plus attirant que celui de ses deux compétiteurs principaux. Il faut cependant prendre en considération que les deux autres bolides sont hybrides (branchable, dans le cas du RAV-4), et que des économies à la pompe seront réalisées au fil du temps, réduisant ainsi le coût total.

Look et habitacle

Là encore, le GMC Terrain ne se démarque pas particulièrement de la compétition. Sans pour autant être un moche véhicule, son look n’a pas vraiment été changé depuis l’arrivée de la génération courante, soit à l’été 2017. On se retrouve donc avec un véhicule essentiellement identique, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, qu’à sa sortie il y a presque exactement 6 ans.

La planche de bord est dominée par un écran central tactile de 8 pouces qui incorpore les fonctionnalités Apple CarPlay et AndroidAuto sans fil. Le panneau d’instrumentation est pour sa part en partie digital, puisqu’un écran se loge entre les cadrans de vitesse et de rotation du moteur. Comme vous pouvez le voir, l’habitacle est fonctionnel et ergonome, mais il serait faux de prétendre qu’il est le plus avancé en termes de technologie ou de design. On peut cependant se réjouir, puisque l’année 2023 devrait marquer la dernière année du GMC Terrain comme on le connait, alors qu’une toute nouvelle génération arriverait en 2024.

Sinon, l’habitacle est amplement spacieux pour une famille de quatre, alors que le confort à bord est très notable. Les matériaux retrouvés un peu partout à l’intérieur sont de haute qualité, l’insonorisation est réussie et les sièges sont confortables. Des sièges chauffants et climatisés à l’avant sont de la partie, puis un système audio Bose à sept haut-parleurs s’assure de plaire aux consommateurs aux tendances audiophiles.

Malgré tout, ce GMC Terrain n’est pas le plus technologique du segment ni celui dont l’habitacle est le plus épuré ou ergonomique, et on sent au final que son âge commence à le trahir et qu’il est grand temps pour un renouvellement. Même lorsqu’on regarde ailleurs que chez Honda et Toyota, on se rend compte que ces critiques sont pertinentes : Kia et leur Sportage, Hyundai et leur Tucson ou encore Nissan et leur Rogue offrent tous un habitacle plus au goût du jour. Une raison de plus qui expliquerait la différence marquée au niveau des ventes…

Au final, on ne trouve que quelques défauts mineurs chez le GMC Terrain, mais la réalité c’est qu’on n’a pas droit à l’erreur dans ce segment de l’industrie automobile. L’absence d’hybridation, l’habitacle qui date de l’an 2017 ou encore l’absence de technologies comme Super Cruise sont tous des facteurs qui limitent le succès commercial du modèle, mais il est tout de même important de garder la chose suivante en tête : si vous pouvez passer par-dessus les critiques mentionnées ci-haut, il est difficile de trouver un véhicule possédant ce niveau d’équipement et ces qualités pour le prix de 45 000$.