Chevrolet Silverado ZR2 2022 et Dodge Challenger Scat Pack 392 Widebody: le “2-car garage” de rêve?!
Pour les amateurs d’automobiles, la question qui nous tourmente le plus est sans l’ombre d’un doute la suivante : quels véhicules choisirait-on pour remplir les deux espaces de notre garage? Cette question nous tourmente non seulement parce qu’elle de nature très subjective, mais aussi puisque la réponse ne cesse de changer. Cette semaine, ma réponse plaira sans doute à plusieurs amateurs… Chevrolet Silverado ZR2 2022 ainsi que Dodge Challenger Scat Pack 392 Widebody.
Chevrolet Silverado ZR2 2022 – On n’entend pas rire
Le plus pragmatique des deux bolides de notre « 2-car garage », soit le Chevrolet Silverado ZR2, n’est pas nécessairement le plus apprivoiser. On retrouve sous son capot un engin de type V8 de 6,2 litres de cylindrée qui produit 420 chevaux et 460 livres-pieds de couple. Oublions pour un instant sa terrible consommation d’essence, et concentrons-nous sur les performances plus qu’impressionnantes qui découlent de cette motorisation.
Le mastodonte de 5 789 livres parcoure le sprint de 0 à 100 km/h en un temps de 6,1 secondes, et poursuit en complétant le quart de mile en 14,6 secondes. À titre d’exemple, en termes de quart de mile, ce temps n’est inférieur que d’une seconde par rapport à celui d’une Aston Martin DB9. Bon, les deux temps mentionnés plus haut n’égalent pas ceux produits par notre second véhicule à l’essai, soit la Dodge Challenger Scat Pack 392, mais quand même, on a à faire à une camionnette qui n’entend pas rire.
Puis, l’autre élément qui surprend, et là où le Silverado se démarque particulièrement par rapport à la compétition (et même par rapport à notre Challenger!), c’est dans son système d’échappement. Effectivement, la version ZR2 du Silverado est équipée d’un système d’échappement modifié par Chevrolet directement et offre une sonorité tout simplement démentielle. Le démarrage est particulièrement sauvage : écoutez!
La camionnette comporte sinon une suspension de type Multimatic, qui offre non seulement un confort comme il est difficile de retrouver ailleurs, mais aussi des performances hors route fort impressionnantes. À tout cela est jumelé une transmission automatique à 10 rapports qui achemine la puissance du moteur aux quatre roues; cette dernière est douce, bien calibrée et très efficace.
Bon, groupe motopropulseur à part, ce Silverado ne trompe tout de même pas personne par rapport au fait qu’il s’agit d’une camionnette de plus de 5 000 livres. La direction n’est pas la plus précise, la tenue de route laisse à désirer et malgré la présence de beaucoup de bruit, les accélérations en reprises ne sont pas les plus rapides. La prise de virages se fait sinon avec peu de confiance à plus haute vitesse, alors que les pneus de taille 275/70R18 ne sont clairement pas faits pour assurer un maximum d’adhérence sur une chaussée asphaltée.
L’habitacle est sinon complètement renouvelé pour l’année 2022, et si la critique se faisait auparavant facile face à cet aspect du Silverado, il s’agit aujourd’hui de l’un de ses points les plus forts. La disposition de l’habitacle a été complètement réimaginée, alors que l’on retrouve désormais de nouveaux écrans d’affichage, de nouveaux boutons physiques et de nouveaux matériaux. Le système d’infodivertissement intègre maintenant des fonctionnalités Google comme Google Maps, en plus d’offrir le logiciel d’assistance vocal Alexa, du géant américain Amazon.
Au final, cette nouvelle ligne ZR2 se faufile à sa manière dans le segment très compétitif des camionnettes à haute performance. Ram et Ford règnent au sommet avec leur TRX et Raptor, mais ce Silverado ZR2 ne traîne pas loin derrière. La venue d’une version ZR2 Bison encore plus performante viendra peut-être bousculer les choses davantage, mais pour l’instant, si votre budget ne vous permet pas de dépasser les six chiffres et de vous procurer un Ford Raptor ou Ram TRX, ce Silverado ZR2 saura très certainement vous en mettre plein la vue. On n’en demande après tout « seulement » 86 597$.
Dodge Challenger Scat Pack 392 Widebody : L’art de ne pas se faire discret
La seconde bagnole qui forme notre duo de l’heure, la Dodge Challenger dans sa version Scat Pack 392 Widebody, ne passe pas plus inaperçue que sa contrepartie qu’est le Silverado. Elle propose tout d’abord l’ensemble esthétique Orange HEMI, qui procure une couleur orange à une panoplie d’accessoires retrouvés à l’intérieur comme à l’extérieur de la bagnole. On note entre autres les freins, les surpiqûres de l’habitacle, la ligne du capot ou encore les badges 392 apposés un peu partout sur le véhicule.
Les phares de jour viennent ainsi parfaitement s’homogénéiser avec le reste des accessoires, puisqu’eux aussi sont orange. Avec les arches de roues surdimensionnées (Widebody), le look de cette Challenger est d’autant plus agressif, et vient à notre vis parfaitement se marier au look aussi agressif du Silverado ZR2.
Look à part, la Challenger est tout autant féroce d’un point de vue dynamique. Son engin de type V8 de 6,4 litres de cylindrée propose 485 chevaux et 475 livres-pieds de couple, ce qui lui permet de compléter le 0-100 km/h en un temps d’à peine 4,2 secondes. Le quart de mile est pour sa part complété en 11,7 secondes, et la vitesse de pointe du bolide est de 285 km/h.
L’engin atmosphérique est jumelé à une transmission automatique à huit rapports, mais peut aussi être marié à une transmission manuelle à six rapports. Comme c’est le cas pour la très grande majorité des « muscle car », toute la puissance est envoyée aux roues arrière. Sinon, on retrouve des freins Brembo à l’avant et à l’arrière, et on se doit de mentionner leur efficacité.
D’un point de vue conduite, la Challenger est probablement la moins agile des trois plus populaires voitures du genre (Dodge Challenger, Chevrolet Camaro et Ford Mustang). Elle n’est pas particulièrement invitante lors de la prise de virage, et elle dérape avec assez d’aisance lorsque la pédale d’accélérateur est enfoncée trop férocement.
En revanche, elle offre une sonorité ainsi que des accélérations tellement agréables. Lorsqu’on enfonce la pédale à plus basse vitesse, notre dos se retrouve cloué au dossier de notre siège, alors que nos oreilles subissent au même moment une jouissance auditive comme on expérimente rarement derrière le volant d’une voiture.
Son habitacle n’est certainement pas le plus moderne du lot, mais la vie de la Challenger telle qu’on la connait tire à sa fin, et il ne serait pas sensé pour Dodge de dépenser une somme faramineuse pour mettre au goût du jour les habitacles de ses Challenger et Charger. Puis, l’habitacle est tout de même fonctionnel et il est très facile de s’y repérer. Qui plus est, pour une somme de 68 710$, Dodge en offre beaucoup par dollar dépensé.
Vraiment la combinaison idéale?
General Motors et Chrysler-Jeep-Dodge sont en compétition depuis leur création il y a plus d’un siècle, et dans les faits, on retrouve des bienfaits comme des méfaits dans chacun des clans. Dans notre exemple, un Ram TRX aurait certainement été en mesure de substituer notre Silverado ZR2, alors que l’offre de Dodge est très certainement plus performante et appréciable. À l’inverse, par contre, une Camaro SS (surtout si celle-ci est équipée du groupe d’options 1LE) aurait aussi été en mesure de substituer la Challenger Scat Pack 392 Widebody, alors que celle-ci est beaucoup plus agile, plus axée vers la conduite sur piste et somme toute plus agréable.
Alors non, les deux véhicules à l’essai ne représentent pas nécessairement la meilleure offre de chaque segment, mais pour le prix qu’ils commandent, pour toutes les qualités intrinsèques qu’ils offrent et pour le sourire que chacun de ceux-ci me procure, il est difficile de se plaindre.