Chevrolet Camaro SS 1LE : Le Ninja des Muscle Car?
Avec l’omniprésence des voitures électriques dans le monde automobile, on semble jaser de moins en moins des sportives à essence. L’héritage laissé par les bagnoles américaines porte-étendard comme la Ford Mustang, la Chevrolet Camaro ou encore la Dodge Challenger semble tomber dans l’oubli, et c’est bien dommage. Depuis la conception de ces costauds au milieu des années 60, la recette suivie est essentiellement la même encore à ce jour : puissante motorisation à grosse cylindrée logée à l’avant, transmission manuelle et rouage de type propulsion sont de mise. Pour la Camaro à l’essai cette semaine, par contre, Chevrolet y est allé d’une tournure inattendue en offrant le groupe d’options 1LE. Grâce à ce dernier, « Muscle Car » rime maintenant beaucoup avec le terme agilité…
Derrière le volant
Bon! Il serait faux de prétendre que l’on se retrouve derrière le volant d’une Porsche d’un point de vue agilité, mais ne vous détrompez pas, cette Camaro est la plus agile (et la plus plaisante à conduire!) de tous les autres Muscle Car.
On retrouve tout d’abord sous son capot un immense engin à huit cylindres de 6,2 litres de cylindrée qui produit 455 chevaux et 455 livres-pieds de couple. À ce dernier est jumelée une sublime transmission manuelle à six rapports, et la puissance est envoyée aux roues arrière uniquement.
Jusqu’ici, on a à faire à une Camaro SS au sens traditionnel du terme. Il s’agit d’une sportive mue d’un fabuleux moteur qui rugit jusqu’à près de 7 000 tours/min et qui possède des performances d’accélérations à en faire rêver. Si ce n’était que de ces caractéristiques, par contre, il serait plus difficile de recommander sans équivoque cette Camaro SS par rapport à ses compétitrices que sont les Ford Mustang GT et Dodge Challenger SRT 392. Ce qui lui procure un net avantage, c’est sans l’ombre d’un doute son groupe d’options 1LE.
Qu’est-ce que ce groupe d’options procure de si formidable à cette Camaro SS? Bien des choses à vrai dire, à commencer par des pneus Goodyear Eagle F1 Supercar 3R de taille 305/30R19. Si cette appellation ne vous impressionne pas assez, voici comment Goodyear décrivent eux-mêmes ce pneu : « pneu [d]’été ultra hautes performances conçu à l’origine pour [l]’adhérence totale et [la] traction ultime, même sur route mouillée dans les virages. Idéal pour les circuits de course. »
Puis, des freins Brembo à six pistons à l’avant et quatre à l’arrière sont aussi de mise, en plus d’une suspension magnétique programmée pour la piste. On poursuit avec un système d’échappement à deux modes (qui est TRÈS bruyant) et un différentiel électronique à glissement limité. D’autres éléments de nature plus esthétique sont sinon de la partie, comme la présence de sièges Recaro, d’un pommeau de levier de vitesse et d’un volant en suède.
Au final, tout ce que ce charabia de mécanicien veut réellement dire, c’est que cette Camaro SS mue du groupe d’options 1LE n’entend pas rire. La bagnole possède une tenue de route digne des constructeurs possédant le plus grand pedigree de course automobile : à plus haute vitesse, la prise de virage se fait avec tellement de confiance et d’aisance qu’il devient facile d’oublier qu’on se doit d’être responsable sur une route publique.
Les freins sont d’une efficacité redoutable, alors que la suspension cloue carrément la bagnole au sol. Le tout, jumelé avec la redoutable motorisation de 455 chevaux permet une expérience unique en son genre. Notre modèle d’essai se détaillait 64 232$, et bien franchement, à ce prix-là, je ne vois aucune voiture présentement offerte sur le marché qui est aussi performante que cette Camaro SS 1LE.
Look et habitacle
L’ensemble 1LE vient aussi compléter le look extérieur, alors que des jantes de 19 pouces, un aileron, un diffuseur avant ainsi qu’un échappement chromé à quatre sorties viennent s’ajouter. Bien franchement, le look est très réussi, bien que la façade soit moins attirante que la version ZL1, qui conserve notamment les mêmes phares que la Camaro avant son rafraichissement qui remonte à 2019.
Pour ce qui est de l’habitacle, par contre, les choses se compliquent un peu. Les éléments les mieux accueillis sont ceux fournis par l’ensemble 1LE, soient les sièges Recaro, le pommeau de vitesse et le volant en suède. La planche de bord est sinon désuète d’un point de vue technologique, mais le fait qu’elle ne propose que deux cadrans traditionnels lui permet d’être très ergonomique : difficile de se perdre.
Le système d’infodivertissement est pour sa part fonctionnel, mais sans plus. L’angle d’inclinaison de l’écran est étrangement aigu, alors qu’il semble pointer tout droit vers le sol. Puis, la visibilité extérieure est effectivement problématique, mais on s’y habitue assez rapidement, en grande partie parce qu’on est trop occupé à avoir du plaisir derrière le volant.
Cette Camaro SS 1LE est donc sans l’ombre d’un doute ma Muscle Car préférée, et elle devrait aussi l’être pour vous. Ce n’est en revanche pas ce qu’indiquent les chiffres de vente, puisque la Camaro occupe le 3e rang dans le classement, avec 24 652 exemplaires vendus. La Ford Mustang, qui s’est vendue à plus de 47 566 exemplaires en 2022, occupe le 2e rang, alors que l’autre membre du groupe, la Dodge Challenger, trône au sommet et s’est pour sa part vendue à 55 060 exemplaires.
Mes confrères chroniqueurs automobiles partagent pourtant la plupart mon opinion, soit celle que la Camaro est de loin la plus habile des trois, et on espère franchement voir une correction des chiffres de ventes dans le futur. Go Camaro Go!