Un Salon de l’auto de Detroit 2022 au goût doux-amer
La dernière fois que la ville de Detroit a tenu son grand Salon de l’auto, c’était il y a plus de trois ans, soit en janvier 2019. Les organisateurs ont eu l’idée de déménager l’événement en été pour se distancer du CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas et adopter une nouvelle formule, mais la pandémie de COVID-19 a bien sûr tout chamboulé.
Finalement, ce n’est que ce mois-ci que l’industrie automobile a regagné Detroit pour y exposer ses nouveautés. Or, l’engouement s’est vite estompé puisque l’édition 2022 n’était qu’une pâle copie des précédentes.
Seulement cinq constructeurs présents
« La grande surprise en arrivant sur place, c’était de constater qu’il n’y avait que cinq constructeurs automobiles présents. Les trois géants américains étaient présents : Stellantis, General Motors et Ford. Du côté des marques japonaises, on avait Subaru et Toyota. Et ça s’arrêtait là », se désole Germain Goyer, journaliste du Guide de l’auto, qui a assisté à la journée des médias.
Non seulement les manufacturiers étaient peu nombreux, mais la vaste majorité des nouveautés sur place avaient déjà fait l’objet d’un dévoilement distinct, soit physiquement ou virtuellement. La grande vedette de cette année, la Ford Mustang 2024, a même été présentée en dehors des murs du Huntington Place. Soulignons néanmoins la visite du président américain Joe Biden.
Le déclin du jadis prestigieux Salon de l’auto de Detroit a de quoi laisser un goût amer. Qu’arrivera-t-il si les constructeurs automobiles continuent à se désister, eux qui ont de moins en moins besoin de ce genre d’événement pour promouvoir leurs produits dans un contexte de pénurie de véhicules neufs? L’avenir nous le dira assez vite.
La Mustang et les autres
La nouvelle Ford Mustang de septième génération est certainement la voiture qui a le plus retenu l’attention à Detroit. Elle garde sa signature visuelle, mais avec une devanture retravaillée ainsi que des ailes plus larges à l’arrière. Ses moteurs ont été améliorés, sauf qu’on ignore leur puissance exacte pour le moment. Les amateurs de conduite sportive se réjouiront du retour de la boîte manuelle, de l’ajout d’un frein à main conçu pour le drifting et des nouvelles versions Dark Horse conçues expressément pour la piste et la course. Quant à l’habitacle, il évolue de façon marquée avec une interface entièrement numérique digne des jeux vidéo.
Chez GM, Chevrolet a naturellement exposé ses futurs véhicules électriques que sont les Blazer EV, Equinox EV et Silverado EV, mais aussi présenté pour la première fois le Tahoe RST Performance 2023. Ce grand VUS a droit au moteur V8 de 6,2 litres bien connu, mais sa puissance et son couple grimpent respectivement à 433 chevaux et 467 livres-pied. Un ensemble qui était jusqu’à maintenant réservé à la version de police ajoute une barre stabilisatrice surdimensionnée, un châssis spécifiquement calibré et des amortisseurs retravaillés. N’oublions pas les freins Brembo peints en rouge.
Enfin, du côté de Stellantis, Chrysler a levé le voile sur la sportive 300C 2023 à moteur V8 HEMI de 6,4 litres, marquant la fin de la production de cette grosse berline américaine. Seulement 2 000 exemplaires iront aux États-Unis et 200 autres au Canada. Malheureusement, le kiosque de Jeep ne comptait pas les nouveaux prototypes électriques pour lesquels l’engouement est très grand. À la place, la compagnie a dévoilé des modèles hybrides rechargeables en hommage au passé, à savoir le Grand Cherokee 4xe édition 30e anniversaire et le Wrangler Willys 4xe 2023. Dans le cas du second, les commandes débuteront ce mois-ci et les premiers exemplaires seront livrés avant la fin de l’année.
