Chroniques d'un passionné / Acura MDX A-SPEC 2022: Style, luxe, et performances…?

Acura MDX A-SPEC 2022: Style, luxe, et performances…?

Le gros gaillard de la marque Acura, mise à part de du supercar NSX, se veut le MDX. Ce véhicule utilitaire sport est en fait le véhicule le plus dispendieux et le plus excessif de toute la gamme Acura : offert en 4 déclinaisons, 5 si on inclut la nouvellement disponible Type S, notre version A-SPEC se veut le juste milieu entre sportivité et luxe. Du moins, c’est la salade que tâche de nous vendre le constructeur japonais, alors que notre essai d’une semaine semble à la fois confirmer et infirmer ce dire.

Ça mange quoi pour être beau de même?

Difficile de ne pas aimer le look de l’MDX, surtout dans sa déclinaison A-SPEC. Phares arrières LED plus agressifs, jantes noires chromées de 20 pouces ou encore les contours de fenêtres noir lustré sont tous des éléments de design uniques à la déclinaison A-SPEC. D’ailleurs, la peinture de type « rouge performance nacré » ajoute d’autant plus de piquant au look. Sous différents angles et différents types d’éclairages, le look du véhicule peut parfois sembler subtil et raffiné, ou parfois sembler plus sportif et audacieux. Malgré son format plus grand que nature, l’équipe de design s’est assurée d’offrir à la clientèle de l’MDX une sculpture digne de l’image de marque établie depuis si longtemps par la marque de luxe d’Honda : pas question d’offrir un produit qui manque de classe ou qui donne l’impression de se trouver à bord d’une grosse barge.

D’ailleurs, afin de ne pas donner cette impression, il faut aussi se pencher vers les éléments dynamiques du véhicule, tels que le groupe motopropulseur ou encore le système de suspension/direction. Il faut tout d’abord établir que la version A-SPEC ne se veut pas plus puissante ou performante que les autres itérations disponibles, mises à part de la version Type-S, bien sûr. C’est ainsi une motorisation de type V6 qui se charge de faire avancer ce mastodonte; 290 chevaux et 267 livres de couples sont développés par ce moteur atmosphérique, alors qu’une boîte automatique à 10 rapports avec sélecteurs de vitesses sur le volant permet le transfert de la puissance aux roues.

On met ainsi 5.7 secondes à atteindre les 100km/h (ce qui est plus rapide qu’une Golf GTI manuelle 2022!), alors que le reste de l’expérience conduite peut difficilement être quantifiée.

Livre-t-on vraiment les promesses annoncées?

Bien que l’on sache pertinemment que la vocation première de notre véhicule d’essai n’est pas d’offrir un niveau de performance ahurissant, ce n’est pas tout à fait l’impression première que nous fait Acura. En fait, si on regarde leur site web de plus près, on se rend rapidement compte que le premier qualitatif employé afin de décrire le MDX, c’est « haute performance ». Le suivant? « Indice d’adrénaline élevé ».

Bon, rares sont les gens qui ouvrent grand lorsqu’une multinationale tâche de leur faire avaler le contenu d’une campagne publicitaire, mais il est tout de même de notre devoir de vous éclairer sur la chose. Alors non, le MDX n’est pas le rêve qu’Acura tâche de vous vendre, mais l’histoire n’est pas pour autant que négative.

Il est ainsi vrai que ce VUS se veut plus performant que la moyenne : les accélérations sont franches et linéaires, la transmission exécute à merveille les changements de vitesse lorsqu’on adopte une conduite plus agressive, alors que la suspension effectue un honnête travail afin de camoufler l’énorme poids du véhicule. La direction est quant à elle plus directe et précise lorsque le mode sport est enclenché que lorsque le mode normal est actif, mais il serait difficile de la comparer à celle des compétiteurs allemands. On se sent difficilement en confiance derrière le volant, puis on peine souvent à trouver nos repères lors de manœuvres plus agressives.

Il s’agit donc d’un produit qui ne se veut probablement pas à la hauteur de nos attentes, mais simplement puisque ces attentes ont été placées très élevées par Acura. D’un point de vue dynamique, on reste sur notre appétit, mais lorsqu’on prend un peu de recul, on se rend finalement à l’évidence que l’expérience conduite est plus qu’agréable lorsqu’on ajuste nos attentes.

Et l’habitacle, on en dit quoi?

Acura a l’avantage de se positionner comme marque « premium » plutôt que comme marque de luxe. On ne peut lui reprocher de manquer de tact lorsqu’on parle de férocité des cuirs ou de la présence de plastics quelconques dans l’habitacle par rapport aux Allemands, alors qu’on se doit de la féliciter de se démarquer du reste des constructeurs asiatiques du fait de son audace. Une chose transcende cependant ce concept d’image de marque ou de positionnement : c’est son prix de vente. À tout près de 70,000$, on peut se permettre de souligner les bons et les mauvais coups par rapport à ce qui est disponible à pareil prix.

Tout d’abord, l’habitacle est d’un style à en couper le souffle. La présence de boutons physiques pour la climatisation ou le volume de la radio est fortement appréciée, alors que l’écran d’affichage de 12.3 pouces est merveilleusement bien positionné en plus d’être lumineux et précis au niveau des couleurs. Sinon, les sièges sont d’un confort exceptionnel et l’habitacle est très spacieux.

L’envers de la médaille, par contre, c’est le cauchemar ergonomique de cet habitacle. Tout d’abord, l’écran d’affichage n’est pas tactile, donc inutile d’appuyer aussi fort que vos grands-parents le font sur leur iPad – ça ne fonctionne tout simplement pas. On propose comme solution un pavé tactile qui se situe à gauche des porte-gobelets. Avec celui-ci, il est ainsi de possible de naviguer l’entièreté des fonctions de l’écran. Son fonctionnement laisse par contre beaucoup à désirer, surtout lors de la période d’adaptation. En fait, il devient plus distrayant qu’autre chose d’utiliser ce pavé lors de vos débuts derrière le volant du MDX.

Puis, oubliez la caméra 360 ou encore l’affichage tête haute pour la version A-SPEC (qui se détaille 68,000$) : il vous faudra débourser pratiquement 4,000$ supplémentaire afin d’obtenir ces éléments, qui sont d’ailleurs disponibles dans un Hyundai Palissade dont le prix de vente est de 55,000$…

Bref, le verdict final demeure somme toute positif. Certains éléments clés manquent à l’appel, mais c’est le cas pour la grande majorité des véhicules que l’on met à l’essai. Le MDX offre un style avant-garde et qui vieillira à merveille, en plus d’offrir des performances plus qu’acceptables considérant le format du véhicule. Qui plus est, il y a de l’espace pour toute la famille et plus encore.

D’un point de vue techno, mes caprices de chroniqueur automobile ne sont probablement pas représentatifs de vos attentes, mais assurez-vous tout de même de vous renseigner sur des éléments du genre… qui sait!