Chroniques d'un passionné / Subaru Ascent ONYX 2022: Le gros gaillard

Subaru Ascent ONYX 2022: Le gros gaillard

Il y a de cela 12 ans, soit en 2006, Subaru révélait son tout premier VUS 7 places; le Tribeca. Mon voisin en possédait un, de couleur beige/or, qu’il a conservé pour une période d’environ 8 ans. C’est ainsi que ce véhicule a particulièrement marqué mon enfance; pendant 8 longues années, presque chaque jour, j’ai dû endurer la laideur que dégage cette voiture. Aujourd’hui, je me retrouve derrière le volant de ce que je considère le premier « réel » VUS 7 (8) places de Subaru; le Ascent. À mon grand plaisir, je peux déjà vous assurer que ce véhicule n’a rien à voir avec celui de mon voisin.

Derrière le volant

Tout d’abord, l’agencement Boxer du moteur 4 cylindres turbo de 2.4 litres, fidèle à Subaru, permet de développer une puissance de 260 chevaux (5600 tours/min) et un couple de 277 lb-pi. De manière abrégée, voici ce que cette motorisation apporte au véhicule; bonne puissance, bon couple, bonne accélération, bonne capacité de remorquage, mauvaise sonorité puis mauvaise autonomie de carburant. Plus en détail, les 260 chevaux que livre le Ascent sont amplement suffisants pour avoir du plaisir au volant en plus d’apporter une très intéressante capacité de remorquage (5000lbs).

L’inconvénient majeur qui peut être soulevé en lien avec cette motorisation doit cependant être pris très au sérieux par les acheteurs potentiels; la consommation de carburant. Durant notre semaine d’essai, environ 780 kilomètres ont été réalisés avec l’Ascent. Consommation moyenne de carburant pour ces 780 kilomètres? 13.9 litres par tranche de 100 kilomètres (11.9l/100km). Chez Mazda, la version 4 cylindres du CX-9 permet de réaliser une moyenne combinée de 10,7l/100km contre 11.2l/100km pour le Chevrolet Traverse … en version 6 cylindres de 3.6L.

La suspension effectue par ailleurs un excellent de travail au niveau du compromis confort/fermeté. Le véhicule ne nous permet pas de sélectionner différents modes de conduite (sauf pour le mode hors route, X-Mode), condamnant ainsi les passagers à une seule rigidité possible pour la suspension ; ce qui n’est en aucun cas une mauvaise chose. Les nids de poule et autres imperfections de la route sont quant à eux bien absorbés par la suspension.

Tout ne tourne cependant pas autour de la consommation d’essence d’un véhicule. L’Ascent est un bolide d’une taille substantielle qui se conduit de manière très civilisée : son imposante taille ne se fait absolument pas ressentir derrière le volant, notamment grâce à l’agilité et la précision qui découle de la direction. Maintenant, l’ajout de palettes de changement de vitesses au volant, c’est du Subaru tout craché. On les aime côté design, mais pas mal moins côté fonctionnalité. Je ne le répéterai jamais assez : une transmission de type CVT, ça ne peut pas être jumelé à des palettes de changements de vitesse!

Look et habitacle

En débutant par l’extérieur, je crois que Subaru a un produit franchement réussi entre les mains. Le museau du véhicule est similaire à celui du Outback, avec quelques changements au niveau de la grille et des phares afin de donner un look un peu plus robuste. Les quelques éléments chromés du véhicule (jupes, pare-chocs, grille, poignées, etc.) sont juste assez nombreux pour afficher la qualité de fabrication du véhicule sans toutefois donner l’impression de regarder un Cadillac Escalade du milieu des années 2000’.

Dans notre version d’essai, soit le ONYX, ces éléments se sont vu appliquer un traitement de noircissement qui donne un look un peu plus agressif. Sinon, je ne suis toujours pas convaincu du look de l’arrière du véhicule; les phares sont à mon avis de dimension un peu trop exagérée. Là encore, je les préfère aux phares arrière du CX-9, qui sont vraisemblablement recyclés d’une Mazda 3.

Ce que je détestais particulièrement du Tribeca de mon voisin, c’était la couleur qu’il revêtait : à moins de posséder une Chrysler Sebring Convertible et de résider en Floride, là où le nombre de Sebring Convertible par habitant est le plus élevé en Amérique du Nord (j’imagine), aucune voiture ne devrait être revêtue de la couleur beige/or. Ainsi, je lève mon chapeau à Subaru d’offrir une gamme de couleurs chacune plus splendide que l’autre. Notre modèle d’essai revêtait quant à lui une peinture noire qui s’assure d’ajouter un peu de mystère au look du gros gaillard de Subaru. Sinon, bien que des alternatives plus intéressantes soient disponibles (bleu abysse nacré, vert d’automne métallisé ou encore gris magnétique métallisé), la thématique du « tout noir » sait tout de même bien se porter.

Puis, à l’intérieur de la cabine, les passagers se retrouvent dans un environnement où on ne manque de rien, sans toutefois en mettre plein la galerie. La version ONYX du Ascent, dont le prix d’affiche est de 47,183$, offre un habitacle qui semble fatigué par rapport à la compétition : bancs chauffants à l’avant et à l’arrière, volant chauffant, système de technologie d’aide à la conduite Eyesight, caméra de recul, toit panoramique, lumières d’accueil, etc., sont tous au rendez-vous.

Par contre, il s’agit aujourd’hui de la norme dans l’industrie. Une Hyundai Elantra 2022 peut offrir un niveau d’équipement similaire, si ce n’est pas supérieur, sans jamais le faire avec prétentions. Les écrans d’infodivertissements du Ascent sont dépassés, et le panneau d’instrumentation non digital, bien qu’efficace et fonctionnel, commence à faire trahir son âge.

Ce n’est cependant qu’une question de temps avant que la refonte de ce modèle ne s’effectue, du moins si l’on se fit au reste du segment. La Legacy, WRX et l’Outback ont tous vu leur habitacle (ainsi que leur design) se faire redessiner, et laissez-nous vous dire que la nouvelle génération en met pas mal plus la vue. Puis, l’espace disponible est amplement suffisant pour une grande famille : inutile de se regarder vers le côté obscur (celui des minivans !), le Ascent en offre beaucoup.

Verdict?

La compétition dans ce segment est très féroce… Mazda CX-9, Chevrolet Traverse, Honda Pilot, et autres « gros gaillards » de ce monde jouent tous du coude pas à peu près. Le plus fatigué du lot se veut vraisemblablement le Ascent, mais sa motorisation et son comportement routier sauront en charmer plus d’un.

D’ailleurs, en attendant la refonte esthétique et technologique, ce sont ces points qui méritent d’attirer votre attention. Si la conduite et le plaisir sont une priorité pour vous, difficile d’aller voir ailleurs afin d’être satisfait. L’Ascent se veut ainsi un pas dans la bonne direction pour Subaru, s’ils sont capables de conserver le momentum et de conserver un positionnement pertinent au sein du marché.