Chroniques d'un passionné / Ford Bronco 2022: difficile de passer inaperçu!

Ford Bronco 2022: difficile de passer inaperçu!

Pour beaucoup d’entre nous, le Ford Bronco ne se veut qu’un lointain souvenir marqué par une poursuite à haute vitesse sur une autoroute de Californie, alors que OJ Simpson se retrouvait derrière le volant de ce VUS. Comme le hasard le veut – à vous de juger s’il s’agit d’un hasard – Ford dévoilait l’arrivée d’une toute nouvelle génération du Bronco après quelques décennies d’absence la journée du 54e anniversaire d’OJ Simpson. Bon, la date fut éventuellement repoussée quelques jours plus tard, alors que Ford réalisait l’ampleur de ce hasard, et le véhicule, par ses caractéristiques époustouflantes, s’est chargé de faire oublier ce fiasco à l’ensemble de l’industrie automobile.

Nous mettons ainsi ce mastodonte à l’essai cette semaine, et laissez-nous vous dire d’amblé qu’il s’agit d’une merveille.

On vise qui?

Bon, il va de soi que le Bronco n’est pas idéal pour tout le monde. Par exemple, sa taille ridiculement démesurée ne convient pas à une clientèle très urbaine; il est difficile d’exécuter des manœuvres serrées en ville, sans même parler des manœuvres de stationnement qui elles aussi sont cauchemardesques.

Ford a plutôt dans la mire les aventuriers de ce monde qui sont habitués à une conduite plus rurale ou de banlieue. Suffît de regarder le véhicule un instant pour le comprendre…

Sinon, l’éléphant dans la pièce, c’est effectivement que Ford vise directement les acheteurs de Jeep Wrangler. Les Wrangler empruntent nos routes depuis très longtemps sans aucune (ou presque) compétition directe, et il était temps que quelqu’un d’autre se mettre de la partie.

Ça joue du coude!

La tâche n’est pas mince pour Ford, puisque le Wrangler est le véhicule par excellence des amateurs de hors-route : on compare parfois les propriétaires de Jeep Wrangler à ceux de Harley-Davidson, tellement il est difficile pour les amateurs de Jeep de se départir de leur Wrangler.

Ford a de toute évidence bien compris cela, et ils mettent le tout pour le tout afin de faire migrer une partie de la clientèle du Jeep Wrangler vers leur nouveau mastodonte.

On commence tout d’abord par offrir un véhicule plus grand que nature : le Bronco fait plus de 20cm de large que le Wrangler dans sa déclinaison Rubicon, et des pneus de 35 pouces s’assurent de lui donner un look « hot wheels » unique en son genre.

Le différentiel bloquable à l’arrière, les modes de conduites hors route G.O.A.T ou encore la suspension FOX en option sont tous des éléments qui en disent long sur le sérieux auquel aspire le Ford Bronco lorsque vient le temps de jaser de performances hors route. Sinon, on retrouve sous le capot un engin à 6 cylindres de 2,7L qui produit 330 chevaux et 415 livres de couple; le tout est jumelé à une transmission automatique à 10 rapports, bien qu’une transmission manuelle soit aussi disponible lorsqu’on opte pour une motorisation à 4 cylindres plutôt qu’à 6.

On comprend ainsi rapidement que le Bronco a tout ce qu’il faut afin de jouer du coude avec le Jeep Wrangler, et que malgré le fait qu’il s’agisse pratiquement d’un premier jet pour Ford, ce véhicule est extrêmement réussi d’un point de vue technique. Cependant, là ne repose pas l’ensemble du défi qui s’impose à Ford : pour quiconque ayant déjà embarqué dans un Jeep Wrangler, le confort est souvent secondaire et semble ne pas être une priorité.

Vivre avec le Bronco au quotidien?

L’arrivée du nouveau Bronco marque une opportunité en or pour les consommateurs : peut-être seront-ils enfin capables de mettre la main sur un véhicule aux performances hors route hallucinantes, en plus de pouvoir prendre place confortablement dans l’habitacle.

Encore une fois, Ford semble avoir visé en plein dans le mile. On compte tout d’abord une panoplie de gadgets et d’accessoires techno au goût du jour : écran tactile de 12 pouces, chaîne audio Bang & Olufsen à 10 haut-parleurs, régulateur de vitesse adaptatif ou encore tapis de recharge sans un fil, vraiment tout y est. Les sièges chauffants à l’avant sont standards, alors qu’un volant chauffant est offert en option au coût de 600$. On retrouve aussi des avertisseurs aux angles morts, et les miroirs sont fixés non pas sur les portes avant, mais plutôt sur les ailes avant de la voiture.

La raison qui explique cette décision d’apposer les miroirs à cet endroit, c’est qu’il est possible de retirer toutes les portes du Bronco, de même que le toit, afin de donner une expérience totalement différente. De toute évidence, les ingénieurs de Ford ont passé sous la loupe chaque détail du Jeep Wrangler, dont les miroirs sont fixés sur les portes avant, qui sont elles aussi retirables…

Sinon, d’un point de vue confort, il faut garder en tête que le Bronco partage la même plateforme que le Ford Ranger : une camionnette intermédiaire dont la première prémisse n’est pas le confort. Par contre, la modification de la répartition du poids permet d’obtenir un véhicule plus stable et plus confortable; pensez à toute la différence qu’apporte une boîte de camionnette vide par rapport à une boîte pleine d’un point de vue confort.

Verdict final

Notre essai ne nous permet pas de conclure lequel des deux modèles performe le mieux en conditions hors route puisque nous n’avons pas mis le Bronco à de rudes épreuves, mais aussi parce que notre dernière expérience au volant d’un Wrangler date d’il y a quelque temps déjà. Cependant, d’un point de vue techno, confort, voir même look (bien que cet aspect soit subjectif), on peut facilement affirmé que le Bronco l’emporte haut la main.

Il faut tout de même prendre en considération que l’actuelle génération du Wrangler a été lancée il y a déjà près de 5 ans, alors que le Bronco est tout frais sorti du four. L’espoir n’est donc pas perdu pour les amateurs de Jeep, puisque, comme Ford l’a fait avec le Wrangler, l’équipe responsable du Wrangler prend elle aussi des notes quant aux bons et mauvais coups du Bronco.